Rapport Moral du Président

Les années se passent facilement des autres années.
Les pensées futiles se font invisibles. Sur ce putain de tapis roulant, on titube, on cherche le solide.
L’immuable immobile, le monde tel qu’on nous le décrit.
A quoi tenir ou imprégner la chaleur de nos mains ?
Qu’enlacer que l’on trouve immortel pour qu’un instant fugace notre esprit se pose entre le nord et le sud dans cette migration funeste ?
Des îles, que dis-je, des îlots dans la tempête, notre premier vélo sur lequel on n’ose pas monter pour qu’il reste neuf à jamais,
les yeux clairs de la chair de notre chair, transparents qui vous donnent le vertige d’être surpris tel que nous sommes.

Et puis ce vent qui nous force à lui résister avec nos instants de lâcheté, appelons-les fatalité, destin, hasard, chance, destinée ou réalité.
Esclaves puissants des idées des autres.
Seul, la tâche est ardue, mais en meute on voit bien que les vagues ne sont que des monstres mous,
que les fouets ne sont que l’écume, que le plaisir est là, que les victoires sont courtes mais jouissives.
Mais peut-être avons-nous peur de vaincre ?
Ce qu’il y a derrière, nous le connaissons, il sera si doux d’y retourner, mais jamais, nous le savons, rien n’est plus pareil.
Alors, pour vivre créons. Pas parce qu’il le faut ou parce que cela nous plairait mais parce que c’est une question de vie ou de mort
et qu’il vaut mieux faire que de se laisser faire !

Jean-Charles Bou-Haniche, Président
Marseille, le 9 juin 2011