Rapport Moral du Président

La chambre est à l'air ce que la crasse est au lavabo,
ancrée, bienveillante et colorée.
Parfois, c'est "la grande évasion”, l'air en moulon se précipite vers la sortie.
Une sortie improvisée, presque un vice.
La solitude des chambres sans l'air oxygène, et pourtant que de tortures,
que d'efforts pour le retenir ce gaz anodin aspiré par hasard.
La valve est son verrou, le caoutchouc sa burqa.
L'équilibre en pression, pas assez et c'est la chaleur qui monte.
TROP
et c'est par petits bonds que l'ensemble glisse.
Si l'air et la chambre faisaient lit à part et si la chambre allait rejoindre l'armée des friches.
La liberté l'air l'a voulu, l'a souhaité, pour se retrouver dans une tombe, vulcaniser un stalag.
Son tube (tube less en anglais).
Mais doit-on s'exprimer dans la langue de la "perfide Albion” pour que la prison fut plus douce et la libération plus proche ?
L'air on le roule d'un rien. On est gai. On est louche. On n'est pas droit.
Mais quelle insouciance, qui de sa pompe, de sa bouche ou de sa seringue condamnera l'air à la chambre ?
Tous, les fesses fragiles, avec leurs mines de spécialistes en oubliant leurs sorts, confirmeront jusqu'au vice des kilogrammes et des kilogrammes d'air.
Dans la nuit molle aux odeurs de caoutchouc, des petites molécules entassées, pousseront un cri étouffé :

A quand le ciel et les poumons des anges ?!

Jean-Charles Bou-Haniche, Président
Marseille, le 19 juillet 2013