La création c'est pas facile !
et comme aurait dit Duhamel, on est trop grégaire.
Du grès à la guerre une intermittence qui s'éloigne,
une permanence qui se solidifie.
Nous avions cette énergie à partager, montrer à force de travail et
d'imagination que nous pouvions avoir une vie économique différente
où l'épanouissement de tous produisait un humain heureux.
Qu'en est-il aujourd'hui de cette appartenance ?
De cet objet commun, si fort que l'on pouvait se disputer sans se perdre.
Les vies de chacun se sont tellement enrichies d'expériences que cet objet semble acquis pour l'éternité sans qu'on y pense plus.
Le monde a changé avec nous !
Faut-il se contenter de ces platitudes et de ce prêt-à-penser ?
NON il n'a pas changé ! Toujours plus de plus pauvres et plus de plus riches. Ce sont les capitalistes de tous pays qui se sont unis et donnés la main.
Réveillons-nous compagnons ! Ne nous laissons pas aller à la facilité mimétique du pessimisme et d'un destin annoncé de victime.
Poursuivons l'utopie, c'est là que nous sommes les plus crédibles.
Créons de nouveaux espaces et de nouvelles manières de travailler ensemble, pour qu'à la fin nous puissions mourir sans rien regretter.
Où est l'après, où est l'avant ?
Nous avons le devant comme le derrière et dans le cœur 2013.
Comme un éclair au café, avant rien, après rien.
C'était quand même mieux avant,
avant, on ne connaissait pas après...
Ha ! Comme on l'aime le Marseille de Gaston de Bébert, de Cloclo. A chaque coin de rue des surprises.
La moue encore tiède d'un merveilleux sandwich, l'odeur piquante de pizza dans un morne carton, bariolé de la figure joviale d'un cuisinier italien,
un petit sac au soleil rempli des restes de ces repas entre amis où l'on a tant rit.
Bref, si l'on sait bien regarder, la culture est partout. Elle se transforme en éphémères les jours de pluie où toutes ces créations glissent langoureusement vers la mer.
Et là... Quelle joie d'imaginer la daurade, la rascasse, la vieille et l'arapède ouvrant les yeux clairs devant tant de merveilles, une apnée de l'expo,
un happening des profondeurs où tous nos amis remplis d'arêtes éprouvent l'extase de la création.
Cette culture enfin subventionnée fait vivre des millions d'artistes, qui le jour composent des petits tas de-ci de-là et la nuit,
affichent la tête de leurs icônes bienfaitrices.
Vous les reconnaitrez à leur excentricité.
Là, en habits de lumière apprivoisant les montures féroces de sorcières infidèles,
les mains tordues dans le dos crispé sur de lourds fardeaux ronds et métalliques ornés d'une petite boîte où une femme de gitan fume avec avidité.
Là encore, les yeux mi-clos dans une parfaite concentration à l'affût de l'instant tant attendu d'une délivrance créative.

Alors, je vous le dis mes amis : Oui à la Culture, Oui à la Culture pour tous.
Pour les hommes, et pour les poissons.

Jean-Charles Bou-Haniche, Président
assemblée générale,
le 17 juillet 2015, Marseille