Tachymétres mes amours

Je vous propose une expérience visuelle intérieure où l'on pourrait se déplacer dans l'espace et le temps.
Un œil sur le miroir où l'on regarde derrière un passé inversé d'où bondissent quelques fois des objets qui se projettent dans ce paysage qui se précipite vers nous.
Et force de la nature humaine faite seulement de deux globes oculaires,
nous n'apercevons le futur que d'un œil dont la dimension de la distance nous manque.

HA ! que j'envie les araignées narcissiques et gourmandes, passagères clandestines de nos rétroviseurs.
Par l'effet du miroir elles doublent leurs rations de mouches en continuant à admirer la fine élégance de leurs pattes velues.
Que la réalité et le rêve d'abondance se mêlent à un si haut point m'émeut.
C'est rassasié de ces santons mi-reflet, mi-chair et ailes qu'elles se trouvent si bien proportionnées.
De petites pattes montées comme des palangres toutes au service d'une bouche avide et d'un imaginaire fécond.

Une année 2016 que l'on perçoit dans la glace.
Elle est à l'envers, une araignée à l'endroit et l'autre en miroir,
un œil qui regarde devant et l'autre en eréirred (derrière en langage miroir),
des araignées dans tous leurs états, des mouches désorientées, un paysage qui défile dans les deux sens,
nous au milieu avec des neurones de synthèse.

Triste attribut du borgne.

Il paraît que le reste est aveugle.
Peut-être se crever l'œil ouvert pour trouver ce bonheur que l'on promet de nous vendre.

Pas si facile cette Humanité entre un passé inversé et un futur sans relief.

Et pourtant c'est ce qui nous fait rire et nous aimer aujourd'hui.

Et c'est pour cette unique raison, que chers passagers du temps,

vous êtes là.

Jean-Charles Bou-Haniche, Président
assemblée générale,
le 19 juillet 2017, Marseille